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France moins J
20 mars 2007

J-33 : les douze

La campagne bat son vide.

La différence entre Sarkozy, Bayrou et Royal (mère, femme et peut-être troisième femme) sur la question de l’immigration est un sujet chaud qui va occuper la deuxième phase de campagne.

Le premier pense que la langue française est une obligation pour le nouvel arrivant, le second que la langue française "est un plus pour l’intégration" (nuance subtile et louable mais qui suffit à tuer dans l’œuf tout report éventuel des voix frontistes), la troisième aime les enfants issus de l’immigration comme les siens.

Dans la phase deux de la campagne, avec une meilleure répartition du temps de parole, les candidats vont devoir occuper le terrain avec d’autres choses que les vieilles lunes du premier acte. Il faudra qu’ils fournissent des réponses précises, par exemple sur la politique de défense (dont on n'a pas entendu parler) mais aussi sur les fonds de pension (qui possède les entreprises en France ?), l'Europe (qu’en faire ?), les institutions (vers une constituante ?).

Finies les contrepèteries belges du type "Il fait beau et chaud". L’heure du sens a sonné !

Côté socialiste on va chercher à relancer la roulette de la Sixième République. Pour l’UDF et son patron plutôt porté sur la Quatrième, on va tenter d’expliquer comment Janus Bifronts (un de gauche, l’autre de droite) va pouvoir concrètement gouverner la France en cas de victoire fusionnelle. A l'Ump on va rester sur le terrain de l’emploi, car pour trouver des jobs il faut d’abord les créer et pas les détruire. Et qui est le mieux placé sur ce terrain ? "Je vous le demande… Pourquoi ? Je vais vous le dire".
Bref, la campagne prend un nouveau tournant, les petits candidats montrent le museau et les média s’en donnent à cœur joie. Pas plus tard obtenu son sésame, on apprend que Philippe de Villiers a voulu être joueur de foot professionnel mais qu’un bon Père l’en avait dissuadé par la méthode forte : "Tu n’as pas même pas le niveau de corpo!", lui aurait dit sans ménagement le réaliste directeur de conscience. Dommage… Le Vicomte aurait eu fière allure aux côtés de Zidane et Thuram… Passionnant reportage…
Après l’homme de l’ordre, celui du désordre José Bové entre en campagne comme dans un champ d’OGM. L’analyse des sondeurs tombe comme une pluie d’étoiles. Le deuxième agriculteur de la campagne n’a pas l’image policée du premier. Son casier pas trop chargé (suffisamment en tout cas) peut détourner le vote bien-pensant, son image de rebelle gaulois contre l’envahisseur européen ultra-libéral peut produire son petit effet sur certains électeurs de gauche, supputent les spécialistes de l’Opinion. Un vrai danger pour Voynet et Buffet, moins pour Bezancenot très à l’aise dans les médias depuis le début de la campagne, poursuivent les oiseaux de mauvais augure. Un vrai danger pour la gauche au premier tour, cette multiplication des représentants des porte-parole des sans voix, "des obscurs, des sans-grades, des indécis, des muets et des taciturnes"...
Côté journalistes, les petits candidats dans la campagne, c’est pas tellement leur programme qui intéresse, mais savoir à quels gros ils vont piquer des voix…

Jean-Laurent Poli (jl.poli@free.fr)

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