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France moins J
11 mars 2007

J-42 : chauffe, Marcelle !

Dans Libération de la semaine dernière, la plume fielleuse, Pierre Marcelle, s’en prend avec son talent habituel à Bayrou. Inutile de le citer, c’était méchant et engagé. Responsable et brillant. Et pourtant, Pierre Marcelle s’il a du talent, a aussi un problème. A force de noircir du papier et tous les tableaux, son opinion finit par se juxtaposer sans conséquence à celle de tous. Cette attitude d’engagé-dégagé est spécieuse car elle repose sur une passion : il faut croire presque en romantique en la politique pour arriver à s’énerver comme cela. En militant au sens "lourd". Tout le fiel du monde est un cri d’amour en direction de la politique. Or Pascal, notre grand janséniste, disait que le politique relève du seul respect et pas de l’admiration. Si nous pouvons et devons respecter les politiques, rien ne nous oblige à les aimer. En d’autres termes, s’il faut respecter les politiques comme des gens qui font un boulot correctement, nul n’est obligé de tomber dans un rapport affectif. Or nous exigeons de la passion. Marcelle, romantique, attend-il trop de cette élection ?
C’est possible, mais alors il serait comme tout le monde, la plume fielleuse de Libé.
A force de voter par défaut (pour Mitterrand, pour Chirac contre le Pen, Ségo faute de Sarko ou Bayrou faute de Sarko etc.) nous continuons de confondre respect et admiration.
D’autant plus quand les candidats n’incitent ni à l’un ni à l’autre. Il faudrait pouvoir s’imposer, sur le mode pascalien, une attitude non passionnée où l’on voterait de toute façon pour quelqu’un que l’on n’admire pas mais que l’on respecte. On n’aurait plus dès lors ces diatribes sulfureuses, ces papiers politiques soi-disant informés et qui sont l'expression pérenne des frustrations de jadis d’une certaine presse (le trotskysme est bien une maladie infantile et jamais il ne sera appliqué).
Il devient difficile de trop ironiser sur la campagne  et les gens qui la font, car de cette élection nous attendons confusément quelque chose…

Jean-Laurent Poli

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