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France moins J
20 avril 2007

J-2 : Mes barbelés s'arrêtent où commencent ceux des autres

Dominique Voynet était hier à Lyon : "On n'inventera pas le prochain siècle avec les recettes du siècle précédent." C'est juste, et le diagnostic qui est derrière aussi. Mais pourquoi s'être vendue d'avance et encore une fois à la constitution d'une hypothétique majorité PS ? Si tu ne voulais pas te faire "laminer les Verts à la présidentielle", il ne fallait surtout pas faire d'alliance, et surtout pas celle-ci. Ta sincérité frappe, mais quoi ! Tu as perdu d'avance et, plus grave : tu as foutu en l'air pour cinq longues années encore les chances d'un monde perdu de ralentir sa chute.

Gérard Schivardi, en meeting à Metz, veut rayer d'un trait l'Europe, virer les actionnaires des fonds de pension, renationaliser, et rendre au peuple des petites gens de France les 175 milliards d'Euros que la Sécu leur a volés. Oh! Gérard, comme tout est simple quand je t'écoute, et comme je rêve avec toi de ces lendemains qu'on chanterait ensemble ! Tu me rappelles ma tante qu'on n'arrivait pas à confondre avec mon oncle, et qui disait toujours qu'avec des "si" on mettrait Paris en bouteille. Allez, viens tirer le bouchon avec moi, à la santé de Bruxelles !

Arlette Laguiller, de je sais pas où, pense que le vote Sarkozy est une catastrophe totale, mais que le vote Ségolène n'apportera rien à personne. Les Acteurs politiques passent, les noms changent, Arlette les adapte à son discours éternel. Elle ne serait pas un peu religieuse, au fond ?

François Bayrou, de Pau, prend l'engagement de tenir ses engagements, dénonce "l'impératif démocratique" clamé par l'éditorialiste du Monde du jour qui veut obliger les Français démocrates à voter soit Sarko soit Ségo, s'énerve, vitupère, et a droit a un commentaire massivement contre de la commentatrice de LCI qui déclare sur le ton d'une évidence que son programme économique est assez flou... puis Pierre-Luc Séguillon qui, tout en débinant aussi le Béarnais, explique qu'au fond c'est sans doute lui qui occuperait peut-être bien le créneau gaulliste.

Frédéric Nihous en a marre de la prééminence des urbains, tous ces candidats qui parlent d'un environnement référé uniquement à leur pelouse. Il veut battre les Verts, surtout eux, rien qu'eux. Ils veulent nous empêcher de chasser, de pêcher et de traditionner. Ah! Frédéric ! si tu venais tout nu juste couvert de peaux de bêtes, je voterais peut-être pour toi.

Jean-Marie Le Pen, à Nice, annonce la vague d'exaspération qui va irrésistiblement déferler sur la France les 22 avril et 6 mai 2007, dénonce les flics de la pensée, et résume ainsi "la ligne directrice de toute ma campagne : comment les sortants d'hier pourraient-ils réaliser demain ce qu'ils n'ont pas voulu faire depuis 20 ans ?" Il m'avait pourtant semblé que son programme comportait quelques autres points.

Ségolène Royal appelle de Toulouse le peuple français qui n'est pas en déclin, à voter pour elle dès le premier tour, pour réformer la France sans la brutaliser. Elle veut réconcilier les solidarités fondamentales, la liberté individuelle et l'efficacité économique, et remplacer par un ordre juste tous les désordres injustes. Comme François Mitterrand le disait, elle veut qu'on rencontre la chance parce qu'on saura la forcer. Je suis tout à fait pour ce qu'elle veut, mais je n'arrive toujours pas à comprendre comment elle veut faire pour arriver à tout ça.

Nicolas Sarkozy, d'une tribune marseillaise, déclare sa ferveur à la France en langage d'amour. Puis, il se paie vite fait la bonne conscience de gauche, qui pousse les Français dans les bras des extrêmes. Il dit qu'il a tout dit avant l'élection pour tout faire après l'élection, qu'il a ouvert tous les débats et qu'il assume tout, quitte à déplaire à ses conseillers en communication. Il doit tout à la France, il dit. Il veut qu'elle n'ait plus honte de son histoire. S'il a parlé de "racaille" un jour, c'est parce qu'il savait pouvoir parler aux jeunes comme à des gens responsables. Il fera voter dès l'été 2007 une loi interdisant les golden-parachutes. Il se réfère à la Renaissance, juste avant chanter la Marseillaise.

Vu ni Olivier Bezancenot ni José Bové. J'espère que ce n'était pas ce soir qu'ils expliquaient comment il se fait que pour les altermondialistes la nation soit une idée de gauche en Amérique Latine et d'extrême-droite en France. J'aimerais bien les entendre sur ce sujet.

Serge Rivron

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