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France moins J
8 avril 2007

J-14 : avatars maos

Dans la dernière mouture de Libération nouvelle formule, Laurent Joffrin nous sert deux pages de "contre-culture" dans la rubrique intitulée le contre-journal. Ce rubriquage révolutionnaire et qui a sans doute été pensé lors des longues heures de réflexion sur le relooking du journal soixante-huitard en crise, ressemble fort à une imposture. En fait, il s’agit purement et simplement d’un courrier (électronique) des lecteurs, le coin interactif obligé de toute publication, et dont tout patron de presse vous dira que, s’il voulait vraiment vendre, il ne ferait que du courrier des lecteurs tant le refus du spécialiste est fort et tant l’inconscient du lecteur d’aujourd’hui (lequel ne reconnaît plus aucune "autorité"), n’aspire au fond qu’à des conversations de bistrot, dans lesquels il peut enchaîner sans contraintes poncifs idéologiques, préjugés crasses, allégations de toute nature. Oui, il faut le rappeler le courrier des lecteurs (bien triés) est fait de brèves de comptoir, de discours de la plainte, de coup de gueules plus ou moins intéressants savamment sélectionnés par le responsable de rubrique. On est loin des audaces de jadis du journal. Non pas parce que c’était mieux avant, mais parce que Laurent Joffrin cherche à concilier marketing et bons sentiments, tout en intégrant un zest de nouvelles technologies. Il a donc trouvé cette solution face à la liberté "sans barbelés" des blogs qui fleurissent sans journalistes et avec un contenu incontrôlable sur le net. Au lieu de réaffirmer une éthique journalistique, il cède avec prudence aux sirènes de la mode ambiante, au débat "participatif". Il se veut dans l’air du temps, mais les temps changent plus vite que lui. Il se réjouit même sur un mode quasi masochiste d’être critiqué dans ses propres colonnes, soi-disant signe de la liberté d’expression retrouvée. En fait, comble du narcissisme : c’est si bon d’entendre parler de soi, fut-ce en mal. 
La semaine dernière Diam’s était la rédactrice en chef du journal. A quand madame Michu directrice de publication ?

Jean-Laurent Poli

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