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France moins J
21 mars 2007

J-32 : revue de presse

INSTRUCTIF : la page de France Inter permet d'accéder aux "coulisses" des revues de presse fabriquées par les candidats régulièrement reçus le lundi matin depuis fin janvier par Nicolas Demorand. Cette louable initiative de "transparence citoyenne" due à un important media de service public, est aussi un corpus en or pour voir à l'œuvre le trucage auquel nous sommes sans cesse exposés. Toutes les ficelles les plus éculées de la propagande au service de la pseudo-objectivité sont utilisées pour mitonner ces petits reportages, dont le but est de faire croire au passant qu'ils sont le reflet sincère de la manière dont les candidats-président ont abordé leur travail de revuistes amateurs.
Pour vous mettre en confiance, d'abord, un format identique de séquences récurrentes : l'accueil du candidat sur le trottoir de la radio, un petit plan sur la pendule du studio pour dire à quelle heure il arrive, un petit tour dans l'ascenceur avec lui, la séance de bonjour à ceux qui planchent déjà dans la salle de presse, la découverte des titres du jour, le lancement de la revue de presse par Demorand dans l'émission en direct. Seulement, comme on peut bien évidemment pas assister à l'intégralité de la préparation de la revue, on a forcément recours à l'ellipse et au montage. Et pour être bien professionnel, on utilise pour ce faire des plans tournés entre 6h30 et 8h du matin, et soigneusement choisis pour leur capacité à résumer l'ambiance.
Ici commence "naturellement" un jeu éhonté de massacre ou de guili-guili, tissé d'un savant mélange de ces "clins d'œil" convenus dont la bonne presse raffole, toujours en parfaite harmonie avec les a priori de la rédaction et du "public exigeant" d'aujourd'hui. "Naturellement", il convient surtout de tout faire pour que les clins d'œil qu'on lui sert ne déstabilisent jamais l'exigence du public exigeant.
A l'arrivée, aucune surprise bien sûr, sur la personnalité des candidats, mais plutôt un florilège d'images déjà vendues et toujours à revendre : Le Pen en chef de troupe gatouillant mais toujours finaud ; Laguillier en laborante aimable ; Bayrou en docteur précieux et discrètement opportuniste ; De Villiers en grand gognant obsessionnel et paumé ; Sarkozy en prétentiard hautain ; Buffet en patronne à l'écoute de ses jeunes collaborateurs ; Royal en souriante studieuse (pourtant seule à avoir viré, avec le sourire, la caméra qui immortalise ces séances de travail, elle est aussi celle qui bénéficie du reportage le plus long, allez savoir pourquoi).
Il y a une chose, en tout cas, qui paraît avoir complètement échappé à la maîtrise des concepteurs de ses petits joyaux, un indice formidable du conformisme social régnant dans les studios de la très démocratique maison France Inter : chaque fois qu'elle accueille un candidat-président, Clotilde Dumetz, tout comme Nicolas Demorand lorsqu'on le voit passer, le saluent en déclinant leur prénom et leur nom. Jusque là, rien que de très banal. Ce qui l'est moins, en revanche, c'est que, lorsqu'ils lui ont donné le droit de serrer la main de l'invité du jour, la secrétaire qui est là tous les matins se présente discrètement : "Martine, la dactylo de presse". "Les gens heureux n'ont pas d'histoire", et les dactylos pas de nom...   

PROBANT : ce billet posté par un certain "popol" dans les commentaires d'un portrait Ségolène Royal paru sur le site de Libération : "Largement choisie par son camp, après avoir écouté les français qui avaient quelque chose à dire, elle a établi son pacte présidentiel et s'y tient contre vents et marées... Sa crédibilité et sa ténacité finiront par être récompensées ! Ségolène Royal la présidente qu'il nous faut !" Faut-il méchamment souligner que "popol" semble partager avec Ségolène une certaine idée de la participation… que n'aurait pas reniée Goebbels ?

FACTUEL : Jacques Chirac vient d'annoncer sommairement son soutien à Nicolas Sarkozy. Jean-Louis Borloo réserve pour le moment la confirmation de ses trois précédents engagements au côté du Leader Minimo.

Serge Rivron

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