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France moins J
12 mars 2007

J-41 : bilan de Chirac : tous coupables

Après la défaite de Jospin qui n’avait pas réglé la question des retraites mais allait peut-être le faire, le parti socialiste repris en mains par François Hollande s’est assoupi par souci démocratique et aucun prince n’est venu le réveiller dans son bois dormant.
Les éléphants ont conservé  leur place et somnolé à l’assemblée dans le silence d’un mea culpa jamais fait. Jospin n’a-t-il pas, jusqu’au dernier moment, été le seul à ne pas savoir que Le Pen l’avait battu ? La confiance pouvait régner. Le silence des éléphants ne pouvait pas être vide. Ils gérèrent leur fond de commerce d’opposants apaisés après les turpitudes du pouvoir. Les notables de la gauche aussi se réfugièrent dans les postes confortables de l’après–défaite. On est parfois si bien dans la nuit de l’opposition. Au réveil, ils espéraient reprendre leur job, peut-être même avec une promo. Or Ségolène, icône post-moderne de la nouvelle science politique arriva. Pour les militants de base nouveaux, il fallut faire semblant de croire dans le renouveau charismatique. Même une auto-persuasion appliquée, des séances de dévotion organisée, des pratiques de secte pour susciter la croyance ne suffirent pas (l’avenir le montrera). On leur en avait promis un retour. Ils l’eurent. Mais tout le monde en fut mécontent. Pendant  l’interrègne, Chirac dont le départ sonne dans la presse d’aujourd’hui comme une nécro prématurée, veilla au grain pour que rien ne se passe. La presse encense presque son bilan contrairement à celui de Jospin, premier ministre, tout lui est pardonné… On se souvient pourtant -on n’a pas rêvé- des Cassandre qui lui prédisait il n’y a pas si longtemps une fin de carrière difficile, sinon entre quatre murs… On se souvient aussi qu’il n’a pas réussi à relever le gant après la gifle du refus des Français au Traité constitutionnel , qu’il a laissé en suspens la volonté d’un autre plan, qu’il a laissé la volonté de millions de Français en suspens…
Pendant les années Raffarin, concepteur-rédacteur chez Jacques Vabre, que s’est-il passé de si brillant ? Bon … on n'a pas fait la guerre en Irak… Bravo, mais qui était pour, en France ?
"Il ne faut pas céder à l’extrémisme". Re-bon point. Mais là encore, ceux qui y sont favorables ne sont-ils pas toujours minoritaires ? (L’avenir le montrera)
La décentralisation ? Les choses étaient déjà bien engagées. Les relations franco-africaines ? Rien ne va plus depuis longtemps. La fracture sociale ? Elle touche aujourd’hui les classes moyennes. L’environnement ? Soyons sérieux, pas lui !

Chirac est si sympathique qu’on en oublie tout , que les médias oublient tout .

L’arrivée du Web.2 , cette intrusion massive de libre expression sur internet, à travers sites et blogs est grandement décriée au moment où les assises du journalisme viennent de se tenir à Lille pendant trois jours. On y prédit amèrement et dans l’angoisse la fin des journalistes dans leurs missions d’ intercesseurs entre les politiques et les citoyens, la fin de leur « expertise », la fin de leur rôle nécessaire quand ils lèvent les allégations et dénoncent les mensonges, la fin de leur présence objective, rassurante,  qui tend vers la science et s’oppose à l’émotion facile de l’ "info spectacle".

Mais les choses n’avaient-elles pas commencé bien avant l’arrivée du Web.2 ?

Le bilan de Chirac est éblouissant, n’est-ce pas ? Digne, émouvant…

Jean-Laurent Poli

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