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France moins J
3 mars 2007

J-50 : du crétinisme insultant

En 2005, et depuis, la médiature nous a chanté sur tous les tons que le NON au Traité constitutionnel européen, en plus d’être une faute grave, signifiait un rejet de l’Europe, que les “nonistes” (forcément bernés) le veuillent ou pas. Ils étaient plus de 55%, on n’a rien fait de leur vote, et on n’a eu de cesse de leur dire que l’Europe était en panne à cause d’eux, sans jamais considérer que si l’Europe était en panne, c’était uniquement à cause et par la volonté des élus français qui refusaient obstinément, et en contradiction parfaite avec le mandat qui leur était confié de représenter efficacement la volonté de leur peuple.

Aujourd’hui, pas un membre de cette proliférante médiature ne paraît avoir remarqué que, pour le moment, les intentions de vote des Français se portent à plus de 78% sur des candidats ayant soutenu le OUI.

Si les sondages actuels ne sont pas de la pure fiction (ce qui d’ailleurs reste à prouver), il s’ensuit que le NON au Traité n’a jamais été un non de rejet à l’Europe - et c'est d'ailleurs ce que la plupart des leaders du NON ont toujours affirmé, qu’ils soient de droite ou de gauche.

Il s’ensuit que les Français, parfaitement responsables, se sont contentés de répondre à la question qui leur était posée, et tout prêts à admettre qu’on puisse être européiste sans être obligatoirement assujetti à vie aux principes de l’économie libérale, au renoncement à toute idée de souveraineté nationale, et à une Europe sans définition territoriale historique ni culturelle, une Europe sans autre fondement que mercantile ou erronément géo-stratégique. Il s’ensuit aussi que contrairement à ce que le crétinisme insultant de la médiature a répété, c’est le crétinisme insultant de la médiature qui inventait des fausses motivations au vote NON (“vote de protestation franco-français”, “vote d’incompréhension”, “vote d’inquiétude face à la précarisation”...) et non l’inverse. Il s’ensuit que le prochain Président de la République française aura tout intérêt à oeuvrer résolument pour une refondation de l’Union Européenne sur la base de la volonté exprimée par son peuple en 2005, s’il ne veut pas être débarqué avant 2012.

La question européenne, dont le crétinisme insultant de la médiature a tellement regretté qu’elle ne fasse pas assez souvent l’objet de débats en France, et qui continue à l’occulter depuis le début de la campagne, reste bel et bien au centre des enjeux de cette élection.

Serge Rivron

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